Résumé : Dans cet article, nous explorons le dilemme pour certains footballeurs africains confrontés à la tentation de modifier leur date de naissance dans l’objectif de réussir professionnellement. Poussés par la pression financière de subvenir aux besoins de leur famille, mais aussi par la préférence des clubs professionnels pour les plus jeunes talents, ces joueurs se trouvent dans un choix épineux entre la nécessité de se conformer à l’éthique, et la quête d’opportunités quel qu’en soit le prix. L’article souligne la possibilité d’une solution durable en encourageant l’honnêteté tout en redéfinissant la valeur d’un joueur par ses compétences dans le moment présent plutôt que par son âge et son potentiel (sportif et économique) sur les papiers d’identité.
Introduction
Le monde du football africain est teinté d’un dilemme moral persistant, poussant certains joueurs à modifier leur date de naissance sur le passeport pour maximiser leurs chances de percer dans le football professionnel. Plongeons au cœur de cette dualité, et explorons les motivations complexes derrière cette pratique et les implications à long terme pour les joueurs, les clubs pros et le sport dans son ensemble.
La quête de la réussite pour faire vivre la famille
Le dilemme moral auquel sont confrontés les footballeurs africains est amplifié par la pression financière de soutenir leur famille. Se rajeunir sur le papier est bien évidemment illégal, mais sans hypocrisie, c’est aussi parfois la clé qui ouvre la porte vers une carrière professionnelle lucrative. La nécessité de nourrir une famille peut être une motivation cruciale, conduisant certains joueurs à justifier moralement cette tromperie.
Maturation et opportunités tronquées
Certains joueurs ont besoin de temps pour mûrir avant d’atteindre leur plein potentiel. C’est ce que nous avons pu voir dans notre article sur Didier Drogba: lire l’article . Cependant, la recherche constante de plus jeunes talents par certains clubs peut inciter les joueurs à falsifier leurs documents d’identité pour paraître plus jeunes et ainsi attirer l’attention des recruteurs. Un dilemme moral se présente alors : être honnête sur son âge et risquer de ne pas être repéré, ou refaire ses papiers d’identité pour saisir des opportunités qui pourraient ne jamais se représenter.
La question de l’âge dans le recrutement
La réalité du football professionnel est souvent implacable. Certains clubs sont réticents à recruter des joueurs plus âgés, même s’ils démontrent des compétences de grande qualité sur le terrain. C’est dans ce contexte que des réseaux frauduleux exploitent cette situation, en offrant la possibilité de rajeunir l’âge sur les papiers d’identité. Dès lors, la question centrale est de savoir si un joueur qui souhaite être recruté devrait être jugé en fonction de son âge sur le papier plutôt que sur ses compétences réelles évaluées sur le terrain.
Le mythe de l’âge dans la carrière sportive
La carrière d’un footballeur est souvent mesurée en fonction de son âge, créant un mythe selon lequel la réussite décline inévitablement après 30 ans. Il faudrait absolument avoir brillé avant cet âge sinon c’est trop tard. Cependant, des exemples interroge cette notion : par exemple Miroslav Klose joueur allemand d’exception jouait encore en 5ème division allemande à 21 ans et il a par la suite connu une carrière de haut niveau exceptionnelle qui s’est terminée à 38 ans !
Par ailleurs le Dr Jaeger spécialiste du vieillissement indique dans son article sur le principe de l’âge physiologique (lire l’article par ici ) indique que l’âge chronologique ne reflète qu’en partie notre vieillissement donc celui-ci est très relatif. Le Dr Jaeger indique qu’il serait plus significatif de se baser sur l’âge physiologique de la personne, et à ce moment là, la date de naissance sur les papiers d’identités passe au second plan. En effet il indique : « L’âge physiologique ou âge fonctionnel ou âge biologique reflète l’état physiologique ou fonctionnel exact de l’individu. Cet âge physiologique peut d’ailleurs correspondre à l’âge chronologique de la personne. Mais il est habituel de rencontrer des gens qui ne font pas du tout leur âge. Ils font soit plus jeune, soit plus vieux »
Des joueurs africains sont confrontés à la tentation de manipuler administrativement leur âge pour s’adapter aux attentes de clubs pros. La clé pourrait résider dans la redéfinition de la valeur d’un joueur (qu’il souhait africain ou non) par la détermination de son âge physiologique et ses compétences sur le terrain dans le moment présent.
Pour en finir avec les croyances sur l’âge
Si un joueur rajeuni son âge de 5 ans et fait une grande carrière professionnelle de 20 à 34 ans avec son âge « officiel rajeuni » cela parait conventionnel et conforme aux croyances. Si ce même joueur est considéré avec son âge réel sa carrière s’étale donc réellement de 25 ans à 39 ans. Avec ces chiffres cela parait beaucoup moins conventionnel et ne correspond pas aux croyances du plus grand nombre. Les chances de faire carrière sont donc plus faibles alors que sur le terrain ce sera exactement le même joueur en action.
Conclusion
Le dilemme moral pour certains footballeurs africains, pris entre la nécessité de réussir et les pressions du monde professionnel, soulève des questions éthiques. Alors que la tentation de se rajeunir sur le papier peut sembler être un moyen de contourner les obstacles, la véritable solution pourrait résider dans l’honnêteté. Les joueurs africains pourraient être appelés à défier le statu quo, rappelant que la valeur d’un joueur ne réside pas dans son âge, mais dans ses compétences et sa détermination à exceller sur le terrain, peu importe le chiffre inscrit sur son passeport.
Un défi majeur se profile alors, une éducation à double sens : aussi bien au niveau des joueurs, au niveau de leur famille, ainsi qu’au niveau des clubs ! Il est impératif d’encourager les joueurs à être honnêtes sur leur âge tout en plaidant pour une transformation des mentalités des clubs pros. Ceci afin de mettre fin à l’hypocrisie, et permettre aux talents de mûrir et s’épanouir à leur rythme tout en conservant la possibilité d’être recrutés par exemple au-delà de 23 ans que ce soit pour des joueurs africains ou des joueurs d’autres origines.
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